Les professions en P qui ont la côte en 2022

Paris, Lyon et Toulouse concentrent plus de 60 % des recrutements tech en France en 2022, selon l’enquête annuelle de l’APEC. Les postes d’ingénieur en Python et de product manager enregistrent une hausse salariale de 8 % en un an, dépassant nettement l’évolution moyenne du secteur.Malgré la montée en puissance du télétravail, les écarts de rémunération entre régions persistent, allant jusqu’à 20 % pour un même poste selon la localisation. L’appétit des entreprises pour des profils en data et en cybersécurité entraîne une concurrence accrue et des négociations salariales plus tendues.

Panorama des professions en P dans la tech : quelles tendances en 2022 ?

Dans le secteur du numérique, certains métiers attirent tous les regards dès qu’il est question de recrutement. Product manager, développeur Python, pentester : ces fonctions font la une, portées par une augmentation solide de l’emploi sur les douze derniers mois. Les analyses des instances officielles convergent : les créations de postes persistent et la demande ne faiblit pas du côté des profils techniques spécifiques.

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Paris, Lyon, Bordeaux et Toulouse captent la majorité des embauches mais le territoire reste marqué par de grands déséquilibres. L’Île-de-France et la région Auvergne-Rhône-Alpes s’en sortent mieux que la Nouvelle-Aquitaine ou la Provence, qui continuent de courir après le peloton de tête. De leur côté, les épisodes récents liés à la crise sanitaire ont accéléré le recours massif à la formation professionnelle, histoire d’ajuster les compétences au marché.

Quelques indicateurs permettent d’y voir plus clair sur cette tendance :

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  • Emploi en France : près de 18 % des offres tech visent un métier en P, toutes régions confondues.
  • Salaires : les spécialistes Python et les product managers constatent une hausse moyenne de 8 % sur la période.
  • Formation : alternance et bootcamps dédiés débouchent sur des niveaux d’insertion rarement atteints jusqu’ici.

Pour répondre à l’emballement constaté, multiples dispositifs publics et privés se développent, soutenus par le plan France 2030, qui injecte des financements massifs pour moderniser les emplois et doper l’attractivité économique à travers le territoire. De grands axes comme la Bretagne ou l’Occitanie affinent aujourd’hui leur diagnostic grâce aux recherches statistiques régionales et aux différents baromètres.

Pourquoi les salaires explosent-ils pour ces métiers ? Décryptage des facteurs clés

La montée rapide des rémunérations sur ces métiers ne doit rien au hasard. Elle s’explique tout simplement par un déséquilibre fort : d’un côté, une demande pressante de profils techniques pointus, de l’autre une offre qui peine à suivre. Les spécialistes en automatisation, cybersécurité ou gestion de produit digital ne courent pas les rues, et entreprises comme cabinets s’en rendent compte. Résultat : des négos salariales souvent musclées et des ajustements à la hausse, parfois à deux chiffres, année après année.

Dans le secteur numérique, l’agilité et la capacité d’adaptation sont devenues la norme chez les recruteurs. L’exigence technique, qu’il s’agisse d’un pentester ou d’un product manager, n’est plus la même qu’il y a cinq ans : le niveau attendu a clairement monté d’un cran. Et face à la concurrence internationale, les employeurs français s’alignent bon gré mal gré, sous peine de perdre leurs meilleurs éléments. Le phénomène est accentué par la multiplication des start-up, la transformation de groupes historiques et le développement massif du télétravail depuis la crise sanitaire.

Les dispositifs d’investissement, comme ceux déclenchés avec France 2030, font office d’accélérateurs. Les aides à l’innovation et les budgets publics accordés poussent les employeurs à revaloriser leurs grilles côté salaire, avec l’espoir de tenir leurs équipes et de mener à bien les projets jugés prioritaires. Les analyses en provenance des observatoires de l’emploi confirment ce virage : la reconnaissance des compétences pousse les entreprises à se démarquer via le salaire, un vrai enjeu dans l’arène actuelle du recrutement tech.

Paris, Lyon, Bordeaux : comment les niveaux de rémunération varient selon les régions

Dans la capitale, les professionnels de haut niveau profitent d’un marché sous tension où les niveaux de salaire s’envolent… bien au-delà de la moyenne du pays. Paris regroupe sièges d’entreprises, grands investisseurs et une bonne partie des apports financiers dédiés à la tech. L’écart avec les autres régions saute aux yeux : pour des métiers exigeants, la rémunération brise nettement le plafond national.

Lyon, de son côté, propose un modèle mixte. S’inscrivant dans une région très diversifiée économiquement, la demande sur les métiers en P est portée aussi bien par la santé, l’industrie, la logistique que l’énergie ou la recherche numérique. Les salaires restent inférieurs à Paris, mais l’évolution est nette : la formation continue et la densité des innovations locales commencent à réduire la fracture.

Quant à Bordeaux, elle se distingue par un dynamisme accentué, notamment en Nouvelle-Aquitaine. Start-up en plein essor, télétravail en hausse, coût de la vie encore attractif… La métropole attire nombre de talents venus d’ailleurs. Ce phénomène booste les salaires dans le secteur du digital, de la gestion de projet ou de la recherche, dessinant un mouvement ascendant sans précédent localement.

Ce découpage géographique des salaires reste dicté par des facteurs très concrets : tissu économique, présence d’acteurs majeurs, stratégies territoriales. Paris garde son statut de leader, Lyon et Bordeaux accélèrent leur progression. Pastille après pastille, la carte bouge… et la rivalité régionale s’intensifie, chiffre à l’appui.

Chef pâtissier décorant un gâteau dans une cuisine ensoleillée

Les perspectives d’évolution et les attentes des professionnels pour l’année à venir

La dynamique qui entoure les métiers en P ne montre aucun signe de ralentissement. L’accélération numérique se confirme, de nouvelles formes de travail émergent, et la demande pour ces compétences reste vigoureuse sur l’ensemble du territoire. Pour nombre de salariés interrogés, la priorité va désormais à la formation continue et à la possibilité de se réinventer en permanence. Les dispositifs publics, notamment ceux portés par les régions ou le service national de l’emploi, s’adaptent en proposant des formations courtes et ciblées : le terrain suit les signaux du marché.

Ce qui ressort des études sur les aspirations des professionnels ? Plusieurs tendances nettes :

  • Reconnaissance salariale : la progression rapide des rémunérations génère des attentes concrètes sur la juste redistribution de la valeur produite.
  • Mobilité professionnelle : envie de changer de région, d’évoluer d’un secteur à l’autre, de structurer des parcours différents, la mobilité se banalise à la faveur du télétravail et d’une quête de sens qui s’impose partout.
  • Qualité de vie au travail : l’expérience de la crise sanitaire oblige les employeurs à revoir leur organisation, avec un accent mis sur la flexibilité et l’équilibre vie pro/perso.

En filigrane, le marché dessine des lignes de fracture entre métropoles, villes dynamiques et territoires en transition. Les métiers en P font office de baromètre : ils incarnent, à eux seuls, la nouvelle donne du travail tech. Observer leurs trajectoires, c’est entrevoir la direction que prendra le secteur numérique français au prochain tournant.